Tendre la main, mais comment?
Par le Pasteur Raymond Koffi
La pauvreté est un malheur, mais le malheur des malheurs est que cet accident, qui s’appelle la pauvreté, devienne, pour ainsi dire, votre substance, et que l’on en arrive à oublier que vous êtes un homme, pour ne plus se souvenir que d’une chose, c’est que vous êtes un pauvre.
La cécité est un malheur, mais combien est-il moins dur d’être aveugle, que de se sentir désigné par son infirmité même à n’être plus à la fin que l’aveugle, ce quelqu’un dont on ne se doute même plus qu’il est un homme.
Notre façon de faire du bien aux pauvres et aux infirmes, leur rappelle leur pauvreté et leur infirmité: nos bienfaits leur causent des souffrances, si tant est qu’ils n’ont pas, depuis longtemps, oublié eux-mêmes qu’ils sont autre chose que des pauvres et des infirmes.

“Invite-les”, dit le Christ.
Et jamais parole plus humaine n’a été prononcée.
Aie pour le pauvre et l’infirme une politesse, une attention, trouve dans ton cœur et dans ton amour un signe qui lui rappelle qu’il est un homme. Sa misère est comme un tombeau où sa dignité sommeille, ensevelie. Souvenez-vous que c’est un vivant qui est couché là, sous la poussière lentement amassée des jours de souffrance durant. Soufflez sur cette poussière, dégagez la figure humaine; parlez à Lazare, et faites-le surgir des linceuls qui l’enveloppent, de la nuit qui le recouvre!
Puisses-tu être, un canal de vie et de réconfort entre les mains du Seigneur Jésus-Christ.
Pasteur Raymond Koffi